- utopiste
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• 1792; de utopie♦ Auteur de systèmes utopiques, esprit attaché à des vues utopiques. ⇒ rêveur. « Le rêve des utopistes de la paix, un tribunal sans armées pour appuyer ses décisions, est une chimère » (Renan).♢ Adj. Utopique.utopisten. et adj.d1./d n. Didac. Auteur d'une utopie (sens 1).d2./d adj. et n. Qui relève de l'utopie; qui a des idées utopiques.⇒UTOPISTE, subst. et adj.I. — SubstantifA. — SOCIOPOL. [Corresp. à utopie A] Adepte de l'utopie; personne qui conçoit et/ou travaille à la mise en œuvre d'un système utopique. Les utopistes (Rabelais, Fénelon, Rousseau) ont bien vu que l'éducation était l'acheminement de l'homme par l'homme au bien (MICHELET, Journal, 1849, p. 44). Des tentatives sans doute ont été faites, de tout temps, par les utopistes, et surtout depuis un siècle, par les réformateurs, communistes, socialistes, fouriéristes et autres, pour instituer une organisation nouvelle de la famille, de la propriété, des relations économiques, et de notre société en général (LÉVY-BRUHL, Mor. et sc. mœurs, 1903, p. 106).— En appos. Platon, utopiste, organisait sa république idéale au nom de la science, que, par modestie et euphémisme, il appelait philosophie (PROUDHON, Syst. contrad. écon. t. 1, 1846, p. 43).B. — [Corresp. à utopie B] Personne qui conçoit ce qui paraît irréalisable. Synon. rêveur. On me tient pour un utopiste, un rêveur impropre à l'action, et ceci tout ensemble me divertit et me favorise (DU BOS, Journal, 1927, p. 278). Le barrage de Genissiat, un conte bleu, une calembredaine d'utopiste (ARNOUX, Rhône, 1944, p. 83).II. — Adj. Synon. de utopique.A. — [En parlant d'une pers.] Nous sommes en train de découvrir le temps (...) alors les bâtisseurs du temps ne font figure ni de rêveurs utopistes, ni de romantiques anachroniques (Univ. écon. et soc., 1960, p. 64-8). Les hommes qui ont suscité ces coopératives devaient apparaître utopistes (DEBATISSE, Révol. silenc., 1963, p. 248).B. — [En parlant d'un inanimé] Par son but même, la médecine donne donc une réponse directe à ceux qui la traitent de médecine idéale, impossible, utopiste (Cl. BERNARD, Princ. méd. exp., 1878, p. 122).Prononc. et Orth.:[
]. Att. ds Ac. dep. 1878. Étymol. et Hist. 1792 (Les utopistes [Légende d'une illustration] ds Moniteur, t. 7, p. 372 d'apr. RANFT ds Z. fr. Spr. Lit. t. 33, p. 147); 1836 (BROUSSAIS, Phrénol., p. 74). Dér. de utopie; suff. -iste. Fréq. abs. littér.:72. Bbg. DUB. Pol. 1962, p. 441. — VARDAR Soc. pol. 1973 [1970], p. 315.
utopiste [ytɔpist] n. et adj.ÉTYM. 1792; de utopie.❖———I N. Didact. Auteur de systèmes utopiques (1.), esprit attaché à des vues utopiques (→ Absolu, cit. 9; 1. bas, cit. 13; ignorer, cit. 41). || Le réaliste (cit. 5) méprise l'utopiste. ⇒ Nuée (assembleur de), rêveur. || Les utopistes de la paix (cit. 14).0 Périsse l'humanité plutôt que le principe ! c'est la devise des utopistes comme des fanatiques de tous les siècles. Le socialisme, interprété de la sorte, est devenu une religion (…) qui au dix-neuvième siècle est ce qu'il y a de moins révolutionnaire.Proudhon, Idée générale de la Révolution au XIXe siècle, III.———II Adj. Vx. Utopique.
Encyclopédie Universelle. 2012.